CIBJO 2025 à Paris : un siècle d’unité et de responsabilité pour la joaillerie mondiale

07.11.2025

Actions Collectives | Vie de l'Union

Le  congrès de la CIBJO 2025 s’est tenu à Paris du 27 au 30 octobre, marquant le centenaire de la Confédération mondiale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des diamants, perles et pierres. Fondée dans la capitale française en 1926, la CIBJO a choisi de revenir à ses origines pour ouvrir une nouvelle ère de dialogue, de transparence et d’innovation dans la filière.

Plus de 250 délégués internationaux, représentant 38 nations, se sont réunis à Paris, accueillis par l’UFBJOP. Aux côtés du président Gaetano Cavalieri (CIBJO), Daniel Cambour (UFBJOP), Bernadette Pinet-Cuoq (UFBJOP) ont rappelé la place essentielle de la France dans l’histoire de la confédération.

« Nos fondateurs ont compris que la force de notre industrie réside dans notre capacité à communiquer et à travailler ensemble », a déclaré Gaetano Cavalieri.

Des enjeux mondiaux au cœur des débats

Les panels ont abordé les grands défis actuels :

  • les tensions géopolitiques et les sanctions commerciales,
  • la confusion entre diamants naturels et synthétiques,
  • la nécessité de repenser la communication auprès des consommateurs.

Feriel Zerouki (De Beers Group / World Diamond Council), Karen Rentmeesters (Antwerp World Diamond Centre) et Sara Yood (Jewelers Vigilance Committee) ont souligné l’importance d’une approche collective face aux défis commerciaux et réglementaires.
Les experts ont insisté sur la mise en place d’un langage commun et transparent, notamment via la Blue List, harmonisant les termes traçabilité, durabilité et recyclé.

Durabilité, innovation et éducation : les piliers du futur

La durabilité a occupé une place centrale, avec la présentation d’outils concrets pour aider les entreprises à passer « de l’ambition à l’action ».
John Mulligan (World Gold Council) a annoncé la publication d’un guide de référence ESG, tandis que Sandra Beauchet (Franceclat) a détaillé le concept d’analyse de cycle de vie.
Helen Mitchell (consultante ESG) a présenté la Double Materiality Assessment, et Iris Van Der Veken (Watch & Jewellery Initiative 2030) a plaidé pour une collaboration accrue entre grands groupes et PME, soutenue par Francesca Manfredi (Kering).

L’intelligence artificielle a également été au cœur des discussions : Stéphane Fischler (CIBJO Technology Committee), Jacques Voorhees (Software Entrepreneur), Marie-Christine Grocq Parruitte (MCGP) et Lisa Koenigsberg (Initiatives in Art & Culture) ont débattu du rôle de l’IA, entre opportunités de productivité et enjeux éthiques.

L’Afrique et la perle : de nouveaux horizons pour la joaillerie

Le panel africain, modéré par Edward Johnson (Gemfields), a mis en avant un continent jeune et créatif.
Molefi Letsiki (Diamond Dealers Club of South Africa), Jumoke Oluwatunmibi (Jumoke Lagos), Rashmi Sharma (Jewel of Africa) et Longo Mulaisho-Zinsner (Jewellery & Gemstone Association of Africa) ont évoqué l’émergence de marques locales et la montée d’une consommation de luxe made in Africa.

« L’histoire africaine sera racontée par les Africains », a affirmé Jumoke Oluwatunmibi.

En clôture, la session perlière présidée par Kenneth Scarratt (CIBJO / DANAT) a rappelé que la protection des écosystèmes marins est indispensable à la survie de la perliculture.
Noora Jamsheer (DANAT – Bahrain Institute for Pearls and Gemstones), Rebecca Koss (Paspaley, Australie) et George Kakuda (Kakuda Pearl, Japon) ont présenté des initiatives alliant traçabilité, durabilité et innovation scientifique.

Éducation et transmission : révéler la passion des jeunes

Le volet formation a mis à l’honneur la Haute École de Joaillerie, avec Michel Baldocchi (Haute Ecole de Joaillerie), Aurélien Delaunay (Laboratoire Français de Gemmologie), Olivier Ségura (L’École des Arts Joailliers / Van Cleef & Arpels) et Alessia Crivelli (Fondation Mani Inteligenti, Italie).
Tous ont souligné la nécessité de cultiver la passion et les compétences des nouvelles générations, en s’appuyant sur des approches pédagogiques innovantes et une ouverture internationale.

« Notre responsabilité est de révéler la passion des jeunes et de la nourrir », a souligné Aurélien Delaunay.

Un nouveau siècle pour la joaillerie mondiale

De la transparence à la durabilité, de l’éducation à l’innovation, le congrès CIBJO 2025 à Paris a confirmé la vitalité d’une industrie unie et responsable.