Garantir l’employabilité des salariés et la survie des entreprises grâce à la formation

08.07.2013

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Entretien avec Daniel Cambour, Président de l’Union française BJOP, Nathalie Capart, représentante FO, Louis Duprat, représentant CGT et Charlène Tison, chargée de mission GPEC Fédération BJOC. Avec la participation de Julien Mestre, Conseiller Grands Comptes et Branches AGEFOS PME.

Pouvez-vous nous présenter votre secteur d’activité ?

Daniel Cambour : Notre secteur se caractérise par une grande pluralité : 80 % des entreprises sont des TPE, mais la branche compte aussi des PME et de grands distributeurs internationaux de bijouterie et joaillerie. Le secteur a été fortement impacté par la crise, mais l’activité a repris grâce aux grandes marques internationales et aux consommateurs des pays émergents.

Louis Duprat : La formation des salariés est la clé de la survie des entreprises de notre secteur, et la survie du «-Made in France ».

Charlène Tison : La formation initiale diplômante est importante, mais la formation continue est primordiale, et elle se passe essentiellement au sein des entreprises, entre salariés. C’est une spécificité de la branche.

DC : Nos métiers sont des métiers d’art et ils exigent une main d’oeuvre extrêmement qualifiée. Au-delà de la formation initiale, l’acquisition d’un niveau d’excellence exige une formation permanente tout au long de la carrière des salariés.

CT : C’est pourquoi elle est au coeur de l’EDEC2, que nous avons signé en 2012, avec la volonté de formaliser la formation interne. Les salariés pourront ainsi faire reconnaître leurs savoir-faire et cela contribuera à garantir leur employabilité.

Nathalie Capart : La mise en oeuvre d’un EDEC atteste du dynamisme de la branche bijouterie, qui est particulièrement active et négocie sur de nombreux sujets, dont un projet de CQP3.

Quelles sont vos priorités en matière d’emploi et de formation pour l’année 2013 ?

LD : Pour nous, la priorité est de se concentrer sur le personnel en poste, afin de garantir son maintien dans l’emploi.

DC : La situation actuelle est préjudiciable pour les salariés, car il n’y a pas de reconnaissance formalisée de leurs compétences. En parallèle, il est indispensable de répondre aux besoins en personnel qualifié des entreprises, sans quoi elles risquent d’être concurrencées par une main d’oeuvre à bas coût issue des pays émergents.

CT : La sécurisation des parcours professionnels est au centre des préoccupations de tous les partenaires et constitue la priorité de l’EDEC : en plus de la formalisation du transfert des connaissances au sein de l’entreprise, il doit aussi mettre à disposition des entreprises – en particulier les TPE – des outils de gestion RH.

NC : Les CQP font en effet partie des sujets de négociation. Pour garantir leur bonne adaptation aux besoins des salariés et des entreprises, les CQP seront d’abord testés auprès d’une dizaine d’entreprises d’ici la fin de l’année si tout va bien, avant d’être déployés dans toute la branche.

LD : Il y a une volonté unitaire et paritaire constructive pour mettre en oeuvre les CQP.

Parlez-nous de votre relation avec  AGEFOS PME…

CT : L’adhésion de notre branche à AGEFOS PME date de 2012. Nous sommes à la fois dans une phase d’ajustement et de profonds changements réglementaires.

CD : Nous avons donc des attentes fortes en matière de conseil aux entreprises et d’optimisation des financements, dans une période de raréfaction des fonds.

CT : Nous collaborons étroitement avec AGEFOS PME dans le cadre de l’EDEC. Parmi les outils mis en place, il y a les Flash’RH : des réunions à destination des entreprises de notre branche sur des sujets Emploi-Formation d’actualité. Cela permet aux entreprises de recevoir des informations, de bénéficier de l’expertise conjointe de la FFBJOC et d’AGEFOS PME, de prendre en main des outils RH, et de partager leurs bonnes pratiques.

LD : AGEFOS PME a un véritable challenge à relever à nos côtés : celui du CQP, de la formation interne et du financement de ces dispositifs.

Propos recueillis par Adeline Glibota